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Pour chacun en janvier, la préoccupation première est de mettre en œuvre toutes les bonnes résolutions prises au passage de la nouvelle année, parfois à la légère, dans les embrassades sous le gui et les cotillons. Dans notre vie trépidante de consommateur invétéré et pressé, la liste des améliorations à envisager est parfois bien longue et, ma foi, pas toujours très réaliste. Enfin, ne boudons pas l’enthousiasme de ces instants privilégiés, en agréable compagnie et un verre à la main. Ainsi, dans le cadre de notre rôle de skieur-alpiniste, on se promet de mieux aborder nos virages en neige profonde, plutôt facile, de parfaire notre forme physique par un entrainement régulier, déjà moins facile, de mieux appréhender notre technique de progression en pentes raides, beaucoup moins facile. Et alors, quid du renforcement de nos connaissances des conditions de la neige et de la perception des risques d’avalanche ?

Par un magnifique weekend de janvier, nous nous sommes retrouvés quelques amis au chalet pour une introduction aux risques d’avalanche, couplée d’une découverte de la neige profonde, pour quelques novices de la randonnée, et de retrouvailles autour d’un grand caquelon, histoire de ne pas perdre de vue les éléments essentiels de la vie. L’objectif premier de notre rencontre est de développer les connaissances propres à chacun, afin de favoriser la prise de conscience et la détection du risque d’avalanche. Les conséquences d’une avalanche étant tellement imprévisibles et toujours gravissimes, il est impensable de croire qu’on puisse être épargné et que nos supers camarades nous retireront rapidement et indemnes d’une coulée, rien qu’en deux petits coups de pelle, hop, hop ! Que nenni !  Aussi, notre première attitude est de viser le risque zéro, et de nous mettre en condition de détecter ou de ressentir les conditions de danger, nous permettant alors de prendre des dispositions appropriées à une sécurité optimale.

En Suisse, pendant la saison hivernale, le site www.slf.ch donne chaque jour une appréciation de la situation dans les Alpes et de la perspective d’évolution à court terme. Celles-ci, complétées des prévisions météorologiques de www.meteosuisse.ch , ciblées sur la région projetée (tél. 0900 162 666), et des données topographiques de la carte, permettront une première estimation des difficultés et risques potentiels. Ultérieurement, les observations de l’état et des masses de neige faites localement, puis, plus loin encore, celles de la zone à parcourir, donneront les éléments qui formeront la décision de progresser ou de changer d’itinéraire ou encore de renoncer à la course.

Pentes à 30 degrés et plus ? Neige fraiche abondante? Accumulations par le vent ? Attention !

Les chutes de neige, qui se produisent au cours de l’hiver, se déposent les unes sur les autres et se transforment sous l’effet des conditions météorologiques. Chaque couche peut avoir des propriétés et un comportement différents ; l’empilement fait de cet assemblage hétérogène constitue le manteau neigeux. La structure et la hauteur du manteau neigeux vont dépendre des particularités météorologiques induites par l’altitude et l’exposition. Celles-ci vont jouer un grand rôle sur le niveau d’humidification, la durée d’ensoleillement, l’angle de la pente, l’exposition ou l’abri du vent. En permanence, le manteau neigeux subit des modifications dans le temps et dans l’espace. Dans les versants nord abrités du soleil, la neige reste longtemps poudreuse, au contraire des versants sud exposés, où la neige se transforme plus rapidement.

L’avalanche est un phénomène complexe ; de multiples facteurs interviennent dans sa formation et son déclenchement. Sommairement dit, une avalanche est la rupture d’un équilibre qui entraîne le glissement d’une quantité de neige. La rupture peut être d’ordre thermique (effets climatiques) ou mécanique (vent, surcharge). Ainsi, les avalanches de plaque résultent de la rupture d’une strate du manteau neigeux constituée de neige relativement dense, due au dépôt du vent, et reposant sur une sous-couche de faible cohésion. Soumise à la surcharge du skieur, cette faiblesse entraine une fracture qui peut se propager sur plusieurs centaines de mètres. Le plus souvent la plaque glisse en blocs de taille variable à une vitesse pouvant dépasser les 100 Km/h. (source ANENA)

Par ailleurs, on prend aussi conscience que, dans le cas d’un accident d’avalanche, le temps de réaction, en particulier, le premier quart d’heure est primordial.

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On estime qu’environ 20 % des victimes d’avalanche sont tuées des suites des traumatismes subis au cours de l’écoulement. La courbe ci-dessus montre des chances de survie supérieures à 90 % si l’ensevelissement dure moins de 18 mn, puis une diminution importante des chances de survie entre 18 et 35 mn, suivie d’une relative stabilisation jusqu’à 120 mn. Une nouvelle et très rapide diminution s’observe après 130 mn d’ensevelissement.

La prise de conscience, l’étude et l’initiation d’éléments complexes, scientifiques et austères ne doivent cependant pas empêcher la convivialité ; bien au contraire ! Et donc, dans la soirée, autour d’une fondue, commentaires et plaisanteries allaient bon train. Corine et Anouk, peinant à se remettre d’une rencontre involontaire dans un virage à ski en pleine nuit, riaient encore de cette petite mésaventure, heureusement sans conséquence.