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Ce n’était évidemment pas les conditions que nous attendions.

En novembre, une couche de soixante centimètres de belle crème blanche recouvrait les pâturages et les myrtilliers du Molard, nous laissant rêver à un Noël blanc et un hiver extraordinaire. Mais une semaine plus tard, un fort courant du Sud nous amène le foehn et fait apparaître ça et là les premières dents de lion, et six semaines plus tard, le traineau du Père Noël est en rade quelque part entre Korvantunturi en Finlande et Droeback en Norvège, faute de neige pour le faire glisser. Les livraisons des commandes des enfants méritants devraient donc se faire par DHL ou FedEx, comme quoi, s’il faut admettre qu’on n’arrête pas le progrès, on peut aussi faire la réflexion que tout fout le camp !

Même au chalet d’ailleurs, la tradition tend à disparaître. Les chants entonnés tiennent plus du délicat gazouillis d’un moteur de Caterpillar à la peine que des envolées lyriques de l’Abbé Bovet, ce qui faisait dire à Chris, le petit garçon de la ferme épouvanté par nos vibratos dissonants, «ça me casse les oreilles !». Merci pour cette belle franchise. Cependant, l’accueil des enfants est toujours chaleureux et Zoé et Mathieu nous ont généreusement offert de partager leur passion musicale, glissant habilement leurs archets sur les boyaux de mouton distendus, faisant vibrer leur Stradivarius sur l’air de l’Hiver des Quatre Saisons de Vivaldi, histoire de faire venir la neige.

Dehors, malgré un air plutôt vif, le ciel était au bleu au-dessus d’une magnifique mer de brouillard, découvrant le panorama qui nous est familier. Les Genevois restés au bord du lac, mais les Boélands et tant d’autres aussi, levant les yeux sur le plafond bas, devaient regretter de ne pas avoir quitté la grisaille pour nous rejoindre.

Joyeux Noël !