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Malgré le réchauffement climatique, qui tend à faire remonter sur les rives du Léman les tenues légères et courtes des starlettes de la Croisette bien avant le faste des paillettes et de la flamboyance des actrices du festival de Cannes, les statistiques météorologiques montrent que le début du printemps dans notre région est souvent très instable. Pour preuve, en avril le dicton populaire recommande de ne pas se découvrir d’un fil. On garde donc prudemment une petite laine de mérinos sur ses épaules, gants et bonnets à portée de mains et une doudoune duveteuse au fond du sac, en attendant que mai nous refleurisse les pentes du Vallon d’Orgevaux.

En avril, les régimes météorologiques s’enchaînent dans une farandole ébouriffante. L’air chaud et humide du Golf de Gascogne s’entrechoque avec les courants sibériens polaires, entraînant le baromètre dans une partie de yoyo effrénée, qui vous pousse à ressortir shorts et polos du fond de l’armoire un jour, mais le lendemain déjà ramène un décor de neige éphémère et un froid humide jusque au niveau des rives du lac. L’image du Léman agité et lumineux sur fond de montagnes fraichement reblanchies est décidément magique. On aura ainsi joué de malchance durant tout le mois, malgré de superbes journées ensoleillées, avec juste quelques jours épars, perdus en milieu de semaine, nous laissant piaffer sur place le nez collé à la fenêtre de nos lieux de travail à rêver de lendemains meilleurs. Même les coureurs de la Patrouille des Glaciers sont restés bloqués, par un hypothétique risque d’avalanche du côté de la Rosa Blanche et de possibles brumes sur les crêtes, les laissant rager à Zermatt sous un ciel bleu pommelé, furibonds de ne pouvoir en découdre enfin après des mois d’une préparation intensive. De guerre lasse, nos skis et piolets sont restés au sec à fond de cave et chacun de son côté s’est réconforté de cette déconvenue à sa manière, l’un noyant son spleen dans le soleil  en bouteille, l’autre se laisser emporter par le charme dévastateur d’une Uma Thurman en body de cuir noir, fulminante et sauvage dans un combat au tachi sur la toile d’une salle obscure.

Auparavant, exploitant quelques brèves fenêtres météo aléatoires et les trous dans les agendas, on était sorti un peu entre amis, hors du programme du club, pour tracer quelques virages vers l’Ebnefluh, au Breithorn du Simplon aussi et même en préliminaire au Schwarztor.

Rien à regretter vraiment, d’autant plus que, loin des failles tectoniques, les montagnes ne bougent pas trop. Ce n’est donc que partie remise ; avis aux amateurs !

 

Mais qui donc est Jean Norbert ?

Jean Norbert est un amateur de ski, dont les aventures paraissent dans le quotidien gratuit romand 20Minutes. L’humour de Jean-Norbert repose beaucoup sur des dialogues et sur l’absurde des situations. Les héros martyrisent des lutins ou des clowns parce que ce sont « les seules créatures dont on a encore le droit de se moquer », dit l’auteur, ce qui n’empêche pas la série d’avoir eu maille à partir avec le politiquement correct, plusieurs journaux ayant interrompu sa publication, en raison du contenu de certains gags, jugés par trop excessifs. Mark Retera (né le 16 mai 1964 à Eindhoven) est un dessinateur et scénariste néerlandais. Avant de devenir dessinateur, il a étudié le génie mécanique à l’Université Technique d’Eindhoven et les Sciences cognitives à l’Université de Nimègue.